Retour sur 3 jours d’échanges entre communicants publics et experts.
Le 33ème Forum Cap’Com, qui se déroulait à Rennes, s’est ouvert en fanfare avec une prestation musicale d’Yves Charmont, le délégué général du réseau des communicants publics. Cette année, le leitmotiv était « Tenir le cap ». Dans un contexte actuel très particulier, la communication publique est mise à contribution pour renforcer le lien entre administrations et citoyens. Pendant 3 jours, les professionnels ont échangé leurs bonnes pratiques et sont venus faire le plein de bonnes idées pour nourrir leurs stratégies et leurs actions locales.
La programmation du 33ème Forum a fait la part belle aux petites collectivités locales et à leurs communicants. Voici ce que nous en avons retenu.
1/ Bernard Deljarrie, Président du Conseil de la coopérative d’intérêt collectif Cap’Com, a planté le contexte : l’étude menée par Cap’Com révèle sans surprises que les petites collectivités (2 000 à 20 000 habitants) ont peu de moyens et ne disposent souvent que d’un ou deux professionnels. Toutefois leur fonction est reconnue comme importante et ils développent la panoplie presque complète des outils de communication : site internet, journal, et réseaux sociaux à plus de 90%.
Viennent ensuite les panneaux d’information numériques avec 69%. Les applications mobiles sont utilisées par 33% des petites collectivités, ce qui représente une très forte accélération de cet outil.
2/ L’atelier « petites collectivités » s’est focalisé sur l’information en push. En effet, les outils de notifications aux citoyens jouent un rôle de plus en plus prépondérant dans la communication publique, et les petites collectivités n’y échappent pas.
Si les outils habituels de push tels que les sms, e-mails, réseaux sociaux et applications mobiles ont été fort logiquement cités, l’animateur Reynald Tuillet, lui-même responsable de communication d’une petite collectivité, a souligné avec pertinence l’intérêt des journaux électroniques d’information comme outil de push (à considérer sur le long terme au regard de leur prix).
Lauric Didier-Mougin, responsable de la communication de la ville de Pulnoy (54) a présenté la solution à base de SMS utilisée par sa commune. Pour un usage rudimentaire (de simples SMS envoyés sur les mobiles des habitants), le coût annuel dépasse celui d’une application mobile !
3/ Au cours de ce même atelier « Messageries, applis, alertes : l’information en push, aussi pour les petites collectivités ? », Lydie Le Glatin chargée de communication à la Ville de Plédran (22), est revenue sur les enseignements de l’application mobile lancée en janvier 2019.
Les objectifs initiaux étaient de :
• Proposer un accès facile et rapide aux informations pratiques de la commune
• Mieux informer les habitants et de manière interactive, notamment sur les événements, le portail famille, les menus du restaurant scolaire, les alertes météo, etc.
• Favoriser les signalements par les habitants.
Deux ans après son lancement, l’application mobile de Plédran a atteint les objectifs fixés. Près d’un foyer sur deux l’a téléchargée. Les habitants apprécient particulièrement les alertes (+700 push ont été envoyés et à la différence des réseaux sociaux, le service communication sait que ce sont les habitants qui sont touchés) ainsi que les signalements (+700 signalements reçus).
Lydie Le Glatin a particulièrement souligné devant ses collègues la qualité du back office Lumiplan qui permet aux services techniques de gérer aisément les signalements et la relation aux citoyens. Nous ne pouvions qu’applaudir ce témoignage !
4/ Les petits poucets : les petites communes en demande d’accompagnement
L’atelier sur « les petits poucets » a confirmé la charge de travail importante des responsables de communication qui sont de véritables « couteaux suisses » de la communication publique. Confrontés à la demande de plus en plus grande des besoins, notamment concernant les outils numériques, ils s’attachent toutefois à élaborer des plans de communication pour organiser et orchestrer leurs messages et leurs outils. Souvent isolés au sein de leur collectivité, les communicants publics des petites communes et intercommunalités tendent à se réunir pour partager leurs expériences et trouver des solutions à la singularité de leurs besoins et de leurs moyens.
La présidente du Grand Jury Cap’Com Emmanuelle Daviet, médiatrice des antennes de Radio France, a conclu ce Forum et la plénière de clôture en décrivant des pistes pour renouer la confiance avec les citoyens. C’est dans cet état d’esprit qu’ont été récompensées les meilleures campagnes, qui ont marqué cette année, et qui confirment la fantastique créativité des communicants publics.